mardi 13 décembre 2011

Abbaye de Fontenay (Bourgogne)

L'Abbaye de Fontenay est située en Côte d'Or (Bourgogne) sur la commune de Marmagne, à quelques kilomètres de la ville de Montbard. Fondée en 1118, elle est l'une des plus anciennes abbayes cisterciennes conservée à ce jour. Elle fut classée monument historique en 1862 et inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1981
A l'origine, il n'y avait qu'un grand marécage. Les premiers moines ont du entreprendre de grands travaux afin d'assainir le sol. Fontanetum (Fontenay en latin) voulant dire "qui nage sur les sources".


Fontenay a accueilli plus de 200 moines entre le XIIe et XVe siècle, période très prospère pour l'Abbaye.
Les cisterciens prônaient une vie de pauvreté dans la solitude. Ils vivaient donc en autarcie et pratiquaient la culture, l'élevage et la pisciculture.

Sur la gauche, en allant vers l'église, je passe devant le pigeonnier adossé au chenil. La Tour a été construite aux environs des XII et XIIIe siècle. Les murs font plus d' 1 mètre d'épaisseur.
Le chenil servait de pension aux chiens de chasse des Ducs de Bourgogne.


L'église abbatiale

La construction de l'église abbatiale date de 1139. Elle mesure 66 mètres de long sur 16,70 mètres de haut. Tout l'édifice est d'une grande sobriété, il n'y a quasiment aucune décoration, ceci afin de ne pas distraire les moines durant la prière. La nef est bordée de 2 collatéraux


Le chœur de l'église est pavé de carreaux émaillés datés du XIIe siècle. On suppose qu'ils couvraient jadis une partie de la nef.


Adossé contre le mur du chevet, l'ancien retable qui devait orner l'ancien autel représente diverses scènes de l' Evangile dont la Nativité.


Un escalier dans la partie droite du transept mène au dortoir des moines. La charpente date du XVe siècle et évoque la coque d'un navire renversé. Celle ci est réalisée en chêne. Tous les moines dormaient dans cette pièce avec, en guise de lit, une simple paillasse posée à même le sol.




Le cloître
En bas, une petite porte donne sur le cloître. Il constitue le cœur du monastère et forme un rectangle de 36 mètres sur 38. Les moines s'y installaient pour lire ou accomplir des tâches pratiques.


Quand on se place au centre du cloître, côté jardins, on aperçoit les cheminées du chauffoir (XIIe siècle)


Une autre porte dans la partie ouest du cloître, donne accès à la salle capitulaire dite "salle du chapitre". Cette vaste salle est voûtée sur croisée d'ogives. Les moines s'y retrouvaient pour y lire un chapitre de la Règle de St Benoît et discuter des affaires de la communauté.


La pièce suivante, qui se situe dans le prolongement de la salle capitulaire est la Salle des Moines. Celle ci est recouverte de 12 voûtes d'ogives. Les moines y effectuaient des tâches diverses.


Une porte pratiquée dans un mur de cette salle donne accès au chauffoir. Celui-ci comporte deux vastes cheminées. C'était le seul endroit où il était autorisé de faire du feu.

L'arrière de l'Abbaye, vue des jardins


La forge
Cet imposant bâtiment (53 mètres de long sur 13,50 mètres de large) a été construit par les moines au 12e siècle. Le minerai de fer était extrait par les moines dans des galeries situées sur une colline dominant le monastère à l'ouest.


La forge abrite 4 salles construites en enfilade. La première devait servir à stocker le minerai de fer.


La 3e salle (la plus haute) abrite le four et le martinet où les moines forgerons confectionnaient des outils commercialisés aux alentours. Sur la gauche, on distingue le soufflet ainsi que les bûches de bois servant à alimenter le feu et à côté le foyer entouré de tous les outils du forgeron.


A côté de la forge proprement dite on trouve le "martinet" qui servait à marteler le fer.


 Celui ci est actionné par tout un mécanisme qui occupe la dernière pièce de la forge. Une imposante roue que l'on voit à l'extérieur du bâtiment, entrainée par le courant de la rivière fait fonctionner tout le système.


A côté de la forge, on trouve un vaste bassin orné d'une cascade dans lequel on peut encore y voir des truites. Il s'agit d'un rajout qui date du début du XXe siècle. Ceci rappelle que les moines pratiquaient la pisciculture dans les étangs des environs. Leurs truites étaient fort réputées et très appréciées des Ducs de Bourgogne.


De retour à mon point de départ, il me reste quelques bâtiments à voir dont la Galerie Seguin et l' Enfermerie

La Galerie Seguin
Construite en 1850 par Marc Seguin, gendre d'Elie de Montgolfier et important scientifique du XIXe siècle. Il construisit notamment les premiers chemins de fer en France.


Sur la photo ci dessous, on la voit de côté, sur la gauche. Elle fait face à un autre bâtiment, l' Enfermerie (à droite), souvent considérée comme une ancienne prison. En réalité, il s'agissait surement d'un lieu où l'on y stockait, "enfermait", les biens les plus précieux de l' Abbaye comme les livres ou les objets de culte.


Ma visite de cette belle abbaye touche à sa fin mais avant je fais un détour par la boulangerie qui abrite toujours un four à bois ainsi que son ancienne cheminée cylindrique.


Et voilà, après avoir traversé la librairie et le musée lapidaire (qui conserve de belles pièces notamment une très belle clé de voûte de la chapelle St Laurent, disparue depuis des siècles) je quitte l' Abbaye de Fontenay. C'est un très beau lieu à visiter, je vous y encourage vivement si vous passer un jour dans le coin. :)

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mercredi 7 décembre 2011

Un palmier sur roues

Parfois, on fait de drôles de découvertes sur les routes.......au mois de septembre, j'avais décidé de passer quelques jours dans la Meuse. Par une belle journée ensoleillée, me voilà parti sur les routes de campagne sur mon vélo.
Et là, perchée sur un petit talus, en bordure de route, je vois cette caravane assez insolite, surmontée d'une case et d'un palmier :) le tout tracté par une voiture dont les essieux ont été soudés sur des roues de tracteur !


Avouez que c'est quand même très insolite, il faut féliciter celui ou celle qui a eu la bonne idée de faire un tel ouvrage, c'est amusant de voir ça perdu au milieu de la campagne !


vendredi 18 novembre 2011

Visite de Semur en Auxois (Bourgogne)

Je vous propose aujourd'hui une petite visite de Semur en Auxois, commune de la Côte d'Or. La ville est située sur un éperon granitique et surplombe l' Armançon. Jadis cité médiévale, elle garde de nombreux vestiges de ses fortifications.


Ma visite commence par l'une des portes fortifiées de la ville, la Barbacane. Datant du XVe siècle, elle avait pour mission de protéger l'accès au centre historique de la ville, le bourg Notre Dame.


Juste après avoir passé cette porte, je me trouve face à la porte de Sauvigny. Tout comme la Barbacane, elle date du XVe siècle et servait de pont levis. On peut d'ailleurs toujours voir les emplacements des bras du pont levis.


Au centre de la porte, on y trouve les armoiries de Semur en Auxois avec une couronne ducale car la ville était ratachée au Duché de Bourgogne.

En empruntant le passage qui mène enfin à la vieille ville, on peut voir une statue de Ste Anne enseignant à la Vierge au dessus d'une petite porte.



La statue polychrome de Ste Anne enseignant à la Vierge au dessus d'une porte au linteau en accolade.


La sortie du passage se fait par la porte Guillier, du XIIIe siècle. Elle permet de voir la maison des gouverneurs avec sa tourelle d'escaliers (au centre de la photo) que l'on reconnait bien grâce à ses belles tuiles vernissées.



Je longe une belle maison à pans de bois avant d'arriver sur la place Notre Dame où se dresse l'église du même nom. La rue est très étroite et ne me permet pas d'avoir le recul nécessaire pour avoir cette belle maison dans son intégralité.


L'église Notre Dame


Voici un aperçu de l'intérieur. Comme on peut le voir sur les photos qui suivent, la nef est assez étroite ce qui renforce davantage l'impression de hauteur de l'édifice.


Une autre vue, cette fois ci en cadrage horizontal. Sur la gauche, une statue polychrome du Christ.   




Le collatéral gauche s'ouvre sur plusieurs petites chapelles. L'une d'elles est dédiée à la mémoire des soldats américains (310e régiment d'infanterie, 78e division)  morts  pour la France durant la guerre en 1917 et 1918 et dont la plupart reposent en France. Une photo du vitrail de la chapelle.


Un détail du vitrail


La 3e chapelle possède un vitrail représentant la légende de Ste Barbe. Il fut réalisé au début du XVIe siècle . Le vitrail se lit de gauche à droite en partant du bas : Portrait des donateurs. - Le message des anges - La prison construite par le père de Sainte Barbe pour y enfermer sa fille. - Le refus de Sainte Barbe d'adorer les idoles. - Le refus de Sainte Barbe de suivre le conseil des juges. - Ste Barbe saccageant les idoles. - Le martyre de Sainte Barbe. - Sainte Barbe exécutée par son père. - Sainte Barbe monte au ciel soutenue par les Anges. (source http://mystereetsacre.canalblog.com/)


La chapelle suivante fondée en 1389, conserve un vitrail du 15e siècle (vers 1460), offerts par la confrérie des drapiers. Celui-ci montre les différents métiers de cette confrérie : la tonte, le lavage, le travail du foulon, la coupe, le cardage, le tissage et le peignage.


Le maître autel date du XVIIIe siècle. On ne sait pas exactement d'où il provient. L'ensemble est construit en bois de chêne. On pourrait croire à du marbre mais en réalité il s'agit d'un "faux marbre", ensemble de colles et de pigments. Les moulures et sculptures dorés sont réalisés à la feuille d'or brunie et mate. Parmi celles ci, le motif central, une rocaille, intègre en son centre le symbole trinitaire cerné de rayons de gloire, ainsi qu'un enroulement de feuilles de vigne entourant l'élément central relié de part et d'autre par des feuilles en guirlande.


Une vue du chœur dans son ensemble


En ressortant, je prends une photo de la statue de "La Vierge aux raisins" (oui, regardez bien, elle tient une grappe dans sa main droite). Elle orne le trumeau de la porte principale. Elle fut restaurée au siècle dernier.


Je quitte à présent l'église et son parvis pour descendre sur les rives de l'Armançon. Sur mon chemin, je passe sous la plus vieille porte de l'enceinte du bourg, rue Fontaignotte.


Quelques mètres plus loin, rue de l'Abreuvoir, je croise cette ancienne Tour, j'ai essayé de savoir ce que c'était, mais elle n'apparait dans un aucun guide. Je suppose qu'elle devait elle aussi faire partie de l'enceinte du bourg.


Arrivé tout en bas, je longe l'Armançon par la rive droite. C'est ici que se tenait le quartier artisanal de la cité. On y trouvait des forgerons, bouchers, poissonniers, drapiers,.....
Cette partie de la ville offre une très jolie vue sur le Donjon, ensemble formé de 4 tours et reconstruit au XIIIe siècle. Sur cette photo, on en voit que deux, la Tour de la Prison (à droite) et la Tour Margot (plus à  gauche) aujourd'hui accolée au théâtre. On distingue aussi en bas à gauche, le Pont Pinard.


En face du Pont Pinard, je prend un escalier qui me ramène en haut de la cité, juste à l'entrée du Donjon.
Cet itinéraire me fait passer au pied de la Tour de la Prison.



En haut des escaliers, je passe à nouveau sous une ancienne porte.


Voici les 2 autres tours constituant le Donjon, la Tour de l'Orle d'Or et la Tour de la Géhenne (fin XIVe siècle - photo ci dessous)


A deux pas de là, je m'arrête quelques minutes pour profiter de la vue qu'offre la Promenade des Remparts. Cette dernière est aménagée tout le long avec des tilleuls. Je n'ai malheureusement pas pu aller jusqu'au bout étant donné qu'il y avait des travaux avec des grilles de protection.
Le ciel s'est un peu couvert, mais le soleil est toujours là.


Une vue un peu simpliste de la Promenade des Remparts


La route redescend vers les rives de l'Armançon. Je traverse le Pont des Minimes qui était autrefois fortifié.


Sur la photo suivante, prise sur le Pont des Minimes, on aperçoit dans le fond et à droite la Tour de l'Orle d'Or et la Tour de la Géhenne.


La maison Dieu "les Minimes", jolie maison à pans de bois située juste après le Pont, était autrefois un hôtel réputé dans lequel les voyageurs venant de Paris faisaient halte.


Une statue polychrome de la Vierge à l'enfant orne la façade de la maison


Je continue ma petite ballade le long de l'Armançon......c'est calme et reposant :)


Une autre vue des rives de l'Armançon avec sur la hauteur, la Promenade des Remparts.


Il est maintenant temps pour moi de revenir sur mes pas. Je me détourne un peu afin de passer par le belvédère, situé un peu à l'extérieur de la ville. La vue offerte est magnifique, on voit le Donjon dans son intégralité avec ses 4 tours ainsi que l'église Notre Dame.


Je reviens par le Pont Joly, le dernier de ma visite qui me fera passer au pied de la Tour de l'Orle d'Or.
Cette tour est la plus massive des 4 tours du Donjon. Haute de 44 mètres, murs épais d'environ 2,20 mètres au sommet et de 5 mètres à la base, elle doit son nom aux créneaux qui étaient revêtus de plomb cuivré ce qui donnait "un ourlet d'or". Lors de son démantèlement en 1602, les créneaux furent supprimés créant une grande lézarde sur presque toute la hauteur de la Tour, toujours très visible aujourd'hui.


Et voilà, ma visite de Semur prend fin ici, j'espère que cela vous a plu. Si vous avez l'occasion d'aller visiter cette très belle ville, n'hésitez pas à aller au musée de Semur, vous ne le regrettez pas !